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Les mots de Sifi

8 mars 2016

Journée (internationale des droits) de la femme

En ce jour spécial, ou pas, puisqu'il ne devrait pas exister, j'ai une pensée spéciale pour un animateur télé... Nikos Aliagas. Ouh là, cher lecteur, je t'entends déjà. Quel est le rapport entre cet intéressant personnage et les droits des femmes? D'ailleurs, le personnage lui-même est-il intéressant?

Hé bien oui; cher lecteur, il y a un rapport.

Il m'arrive, comme à tout le monde j'imagine, un soir de désoeuvrement, de regarder une émission présentée par ce monsieur. Il m'arrive aussi, comme à tout le monde j'imagine, de me dire "mais qu'il est con". Pourquoi est-ce que je regarde, alors? Là est toute la contradiction de l'être humain...

Mais revenons à nos moutons.

Dans chacune de ses émissions, systématiquement, Nikos est amené à présenter sa coanimatrice. Et, non moins systématiquement car il cherche sans doute à être galant, ou éventuellement à montrer sa connaissance du vocabulaire français, il la présente assortie d'un adjectif : "Et voici la ravissante Sandrine Quétier!" "L'émission sera présentée par la sublime Karine Ferry!". On peut remplacer ces mots par toutes sortes d'adjectifs:divine, merveilleuse, sexy (oui, oui).

Seulement, et vous me direz peut-être que je pinaille, tous ces adjectifs ont un point commun. Parle-t-il de la compétence de la jeune femme? De son professionnalisme? Mais non, mais non, vous n'entendrez jamais parler de la "si compétente" Karine Ferry, ou de "l'intéressante" Sandrine Quétier.

Maintenant, retournons la situation. Imaginons une jeune femme présenter notre ami Nikos, ou tout autre membre du PAF: a-t-on déjà entendu "et voici le sublime Nikos!" "le ravissant Laurent Ruquier!" "le sexy Laurent Delahousse!"... oui, parce que tous ces adjectifs se déclinent au masculin. Le prendraient-ils comme un compliment? "Cher Michel Drucker, vous êtes une vraie bombe ce soir!" (oui, je l'ai déjà entendue... mais au féminin).

Et la coanimatrice, me direz-vous? Hé bien, elle sourit fièrement dans sa minirobe moulante.

Imaginons Nikos sourire fièrement dans son minishort moulant.

Vous avez l'image?

Alors, pour rétablir l'égalité, je propose que désormais on associe toujours le nom d'un animateur à l'adjectif qui convient: "Et voici le con Nikos Aliagas!", "le radoteur Michel Drucker!" "le pénible Laurent Ruquier!" "le sexy Laurent Delahousse!" (ah oui, je l'ai déjà dite, celle-là.).

Non?

Alors présentons simplement les femmes par leur nom...

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6 juillet 2015

Le cake au thon de ma mamie

Je livre ici aujourd'hui, et à la demande générale, la recette ultra-hypra-secrète de ma mamie (tellement secrète qu'elle l'a apparemment découpée sur le carton d'une boite de quelque chose). Succès assuré , au point que je n'ai même pas de photo pour illustrer l'article, puisqu'il ne tient jamais asseez longtemps pour être photographié.

Ingrédients:

3 oeufs

150g de farine

1 sachet de levure chimique

10 cl d'huile de tournesol (j'en mets un peu moins en général, ça marche aussi)

12.5 cl de lait

100g de fromage râpé

125 g d'amandes effilées

100 g d'olives vertes dénoyautées

2 boites de thon à la tomate

sel/ poivre

 

Préparation:

Four à 180 (th. 5/6)

Fouetter les oeufs, la farine, la levure.

Incorporez petit à petit l'huile, puis le lait préalablement tiédi.

Ajouter le fromage et remuez (si vous suivez, le lait chaud permettra de faire fondre le fromage et d'incorporer l'huile).

Incorporez les miettes de thon à la tomate, les olives vertes coupées en deux, les amandes. Mélangez, salépoivrez.

Mettez au four pendant 30 minutes environ (je fais deux petits cakes avec ça, mais si vous en faites un gros, il faudra adapter le temps de cuisson).

Démoulez tiède.

Dégustez tiède ou froid.

Il se congèle très bien, pour info.

Voilà, secret de famille dévoilà à l'humanité toute entière (snif).

21 janvier 2015

Histoire de graine

Il y a quelques années, j'ai forcé un élève à entrer dans la cathédrale de Strasbourg, lors d'une sortie scolaire. Cet élève était musulman, en voie de radicalisation, et refusait d'y entrer.

Dois-je être sanctionnée pour cela?

Il s'est passé, la semaine dernière, un événement qui échappe peut-être à ceux qui ne sont pas enseignants, mais qui pour nous, est d'une extrême gravité. Je ne vais pas résumer les faits pour la énième fois, cherchez "professeur mis à pied à Mulhouse", vous trouverez tout. Oui, ce matin encore, j'ai entendu à la radio que les enseignants protestent contre la sanction prise contre un professeur qui aurait "mené son cours de manière inadaptée". Un simple fait divers. Mais, comme toujours, ce n'est pas aussi simple.

Je reviens à ma petite histoire: il y a maintenant  6 ans, je travaillais à Mulhouse dans un établissement proche du collège Villon, en zone APV (prévention violence à l'époque). Je garde un bon souvenir de la plupart de ces élèves, ce n'était pas une zone de non-droit, ne tombons pas dans la caricature (justement). Cependant, s'y côtoyaient en grand nombre toutes sortes de nationalités, de cultures, de religions. Comme tous les professeurs qui y étaient, et qui pour certains y sont toujours, nous avions comme priorité de permettre à tous ces jeunes de vivre ensemble, de s'accepter, de comprendre les principes de la laïcité et de la république. Ce n'était pas simple tous les jours, nous n'avions pas toujours réponse à tout, mais somme toute, tout allait à peu près bien. Nous combattions l'ignorance et les préjugés avec nos armes d'enseignants: le savoir, la culture, le débat, le bon sens.

L'un de ces élèves, à l'époque, était en voie de radicalisation. Nous l'avions plusieurs fois remis en place pour des remarques faites aux filles, des allusions déplacées à sa religion... nous le suivions de près. Lors d'une sortie à Strasbourg, une visite historique et architecturale de la cathédrale était au programme. Tous les élèves sont entrés, y compris des musulmans, mais ce jeune homme a refusé d'y mettre les pieds. Il était persuadé qu'il allait se faire foudroyer par son dieu car c'était un péché d'entrer dans un lieu de culte adverse. Je suis restée seule avec lui sur le parvis, à discuter, à débattre, à argumenter. Lui prouver que cette visite n'avait rien à voir avec la religion. Lui expliquer que dans ma vie, j'ai visité des mosquées et des synagogues, dans le but de m'instruire. J'ai fini par le menacer d'un coup de pied aux fesses.

Il est entré.

Il a visité la cathédrale.

Il a survécu.

Ce jour-là, j'ai semé une toute petite graine. Une petite graine de tolérance. A-t-elle poussé, ou pas? Je n'en sais rien... sans doute que non. Mais j'ai fait mon boulot d'enseignante. Pas forcément diplomatiquement, mais je l'ai fait. Je ne veux pas de médaille, ni de bravo, ni de félicitation, cela n'avait rien de génial ou d'héroïque. C'était mon travail, point.

Nous sommes des milliers à le faire. Tous les jours.
En toute bonne foi.

Alors voilà. Depuis les attentats, le ministère nous bombarde d'outils de travail pour parler de laïcité, de démocratie, de liberté de la presse. Nous avons reçu une interview de Charb, des tas d'images satiriques sélectionnées par le ministère, avec pour consigne d'en parler autant que possible. Ce n'est pas simple dans beaucoup d'établissements. Beaucoup de collègues savaient qu'il y aurait des discussions violentes, parfois des incidents. Certains n'ont pas osé le faire. D'autres ont tenté de semer leur graine.

Le collègue a utilisé ces images. Il les a montrées, il en a parlé, il a débattu. Il a suivi les consignes, sans doute avec cette forte conviction de planter une petite graine de tolérance, d'ouverture, d'esprit critique. Tout n'a pas plu. C'est certain, pourquoi est-ce que tout devrait plaire à tout le monde? Peut-être que le collègue a fini par être maladroit, par se sentir impuissant... pourquoi pas? Il est humain. Le débat est humain, le désaccord est humain, la polémique est humaine. Seulement, ce collègue, suite au tollé de quelques familles, a été mis à pied. Pour faute grave. 4 mois. Puni pour avoir déplu à des élèves? Ce collègue n'a été entendu ni par son inspecteur, ni par le recteur. Les familles et les élèves, si. Débat?

Ce qui se passe est très grave. Veut-on nous interdire, à nous, jardiniers de l'âme, de planter des petites graines? Sous prétexte que certains n'aiment pas les brocolis, mais préfèrent les poireaux, va-t-on nous interdire de leur proposer des brocolis? Donne-t-on à présent le droit aux élèves de refuser d'analyser un document, de refuser de débattre un sujet qui ne leur convient pas? Nous refuse-t-on le droit à la maladresse, nous refuse-t-on le droit aux faiblesses humaines?

Je n'étais pas dans la salle avec ce professeur. Je ne le connais pas personnellement. Peut-être aurait-il dû être inspecté, suite à ces événements, ou convoqué en haut lieu pour se justifier. Je n'en sais rien, je n'étais pas là.

Mais quelle leçon donne-t-on ainsi à nos élèves?

Quelle graine plante-t-on dans leurs esprits?

Vendredi,  je serai gréviste.

4 janvier 2015

Apple Pie

J'avais promis de consacrer également ce blog à quelques recettes, puisque la cuisine est un peu ma cour de récréation. J'ai tenté celle-ci hier, puisque le Père Noël m'a offert, non pas un, ni deux, mais trois livres de recettes de desserts américains! Allez savoir ce qui lui passe par la tête...

Du coup, il fallait bien que je tente la recette culte, celle de l'Apple Pie, ou de l'American Pie rendue immortelle par le film éponyme. Mais comment faire lorsque l'on a 3 recettes différentes? C'est tout moi: on prend ce qu'on préfère dans chacune, et on se lance, tout en personnalisant un peu. Je suis incapable de suivre une recette à la lettre.

Donc, pour la recette que je vais vous donner ici, j'ai utilisé deux livres, Gateaux made in USA de Sarah Schmidt  et Cuisine de New York, éditions ESI. J'ai allégé les quantités de sucre, puisque je n'aime pas les desserts trop sucrés.

Pour la pâte: 280g de farine, 110g de sucre (j'ai mis environ 80g), 1 sachet de sucre vanillé, 40g de poudre d'amandes, 150g de beurre, 1 oeuf, un peu d'eau, une pincée de sel.

J'ai amalgamé tous les ingrédients au robot, ce qui m'a donnée une pâte sablée très grumeleuse. J'ai ensuite ajouté de l'eau en laissant tourner, en toutes petites quantités, jusqu'à ce que se forme une boule de pâte friable. J'ai mis au frigo pendant une heure.

DSC_0098Pour les pommes: entre 6 et 8 pommes, 1 cuill. à soupe de farine, 1 cuill. à soupe de fécule de maïs, 1 sachet de sucre vanillé, de la cannelle en poudre (1 cc mais j'en mets plus, parce que j'adore ça), le jus d'un demi citron, 70g de vergeoise brune (j'ai mis 50g).

J'ai pelé les pommes que j'ai coupées en gros cubes, puis j'ai ajouté tous les ingrédients et j'ai mélangé le tout pour que les pommes soient bien enrobées du mélange.

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Le montage: J'ai séparé la pâte en deux, puis je l'ai étalée assez finement au rouleau. J'ai foncé le moule avec la première pâte, puis j'ai versé les pommes. J'ai recouvert le tout avec la deuxième moitié de la pâte. J'ai amalgamé les deux pâtes de manière à ce qu'elles collent bien, puis j'ai découpé un trou en forme de coeur à l'emporte-pièce, au milieu.

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Bien sûr, ne pas oublier de badigeonner la pâte avec un jaune d'oeuf!

J'ai laissé cuire la pie à 180°C pendant environ 50 minutes... jusqu'à ce que la délicieuse odeur soit presque insoutenable!

Voilà le résultat:

DSC_0102Nous avons laissé tiédir un bon moment, puis j'ai servi tout ça avec de la crème fraîche au siphon, sans sucre ajouté, à l'allemande (c'est comme ça que je l'aime!).

DSC_0103

Bilan? Mon fils s'est illuminé à la première bouchée... ma fille poussait de petits cris d'extase... et mon mari en a repris 3 fois! La pâte est super croustillante, les pommes acidulées et fondantes, parfumées à la cannelle et un peu caramélisées. Vous m'en donnerez des nouvelles!

17 novembre 2014

J'assume!

Ces derniers temps, dans le vocabulaire inépuisable en matière d'inventions de nos élèves adorés, intervient une expression que je n'entendais que très peu auparavant. Sans doute issue des sermons interminables des parents autant que des séries télévisées aussi moralisatrices qu'américaines, ils s'en servent désormais à toutes les sauces. C'est le mot qui fait tout pardonner, le verbe qui a des sens aussi nombreux que pratiques de leur point de vue et horripilants du mien.

"J'assume, madame! "

Du coup, ils ont réussi à me faire douter du sens de ce verbe qui semble idéal dans bien des cas. Je suis donc allée demander à Robert, mon grand ami en cas de doutes orthographiques ou lexicaux, ce que cela veut dire. J'ai trouvé deux sens. Le premier étant: "prendre à son compte, se charger de. Assumer une tâche." Curieusement, je n'ai pas le sentiment que Judith, élève de 4ème et grande utilisatrice  de cette expression, l'ait comprise en ce sens, lorsqu'elle s'est mystérieusement sentie mal l'heure avant mon cours, alors qu'elle devait, justement, assumer la responsabilité d'un exposé. 

Pourtant, notre Judith s'en sert beaucoup... "Oui, madame, c'est clair, j'ai triché en espagnol, j'assume." Devrait-on comprendre: "j'ai assumé la lourde tâche de tricher durant mon contrôle, afin que mes parents ne connaissent pas la sombre déception d'avoir une fille inculte?". Bizarrement, j'en doute.

Poursuivons donc notre étude linguistique: "Accepter consciemment (une situation, un état psychique, leurs conséquences). Ah... nous y voici. Judith, donc, "accepte consciemment" le fait d'avoir triché en espagnol. La situation est claire, effectivement, on me dit qu'elle l'admet, c'est comme ça, elle est dans un état psychique tout à fait tranquille, sa tricherie est quelque chose de revendiqué avec on ne peut plus de transparence (un autre mot à la mode, celui-ci, utilisé plus fréquemment par nos transparents dirigeants). Ah mais... problème. Dans cette définition, il y a également un nom précédé d'un déterminant possessif..."leurs conséquences". Judith "assume" certes, le fait d'avoir triché, mais, fort curieusement, s'insurge contre le fait de devoir repasser son contrôle durant une heure de colle. Y aurait-il donc erreur linguistique?  

J'ai beau chercher, cher lecteur (pour le moment rare, donc précieux), je ne vois dans aucun dictionnaire, une défnition qui puisse correspondre. Doit-on comprendre que nous sommes face à un nouveau sens du mot? A une révolution linguistique et culturelle? Que Judith et consorts sont de fins spécialistes de notre belle langue de Molière, à l'évolution de laquelle ils contribuent avec talent? Essayons donc de créer cette troisième définition du mot, à partir de faits précis.

"Ben oui, j'ai pas lu mon livre, j'assume, madame!" "J'ai pas fait mon exercice, il était trop long, j'assume!" "J'ai pas appris mon cours, j'assume." Ah... traitons-les donc en adultes, ces petits, si prêts à prendre leurs responsabilités, et voyons ce que cela peut donner face à la sanction logique de leur forfait: "Quoi, madame, un zéro, mais pourquoi?" "Non, mais pas moyen que je le refasse trois fois, mon exercice!" Hé bien oui, ils ont avoué, ils ont assumé, avec une désarmante confiance en eux, alors pourquoi donc leur professeur ingrat les sanctionne-t-il? In-com-pré-hen-sible!

A partir de ces études de cas, nous pourrions en déduire la définition suivante: 3.Fait de revendiquer un acte haut et fort, afin d'en être totalement disculpé. Synonyme: "Oui, je l'ai fait, et je t'emmerde!"

C'est si beau, ces moments où l'on assiste en direct à la construction de notre belle langue française. J'en suis toute émue.

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14 novembre 2014

Le vendredi, c'est bêtisier

Mignon

-Euh madame, une plume c'est quoi? Comment on dit?

-Euh...(c'est vendredi)...ben, une plume, c'est une plume, quoi...

-Oui mais...en fait, c'est la fourrure de l'oiseau, non?

J. 6ème

 

En chacun de nous il y a...

-Ouais, mais madame, en fait, on est tous un peu homosexuels, non?

Q  4ème

 

Question scientifique

-Madame, j'ai une question...

-Ouiiii?

-Y'a bien des gens qui se font agrafer un pénis ou un vagin, non?

N. 4ème

 

La prof aussi fatigue le vendredi

-Madame, madame! (dernière heure)Il y a un problème avec la date, au tableau?

-Non! On est le 14!

-Oui mais pas le 14 septembre, madame...

Sifi, prof larguée

 

12 novembre 2014

Ah... la moyenne...

Depuis quelques temps passe à la radio une chanson qui me hérisse le poil. Mon poil intérieur, s'entend, mon poil de prof. La citoyenne lambda que je suis n'a rien contre les interprètes-compositeurs, bien au contraire, et trouve cette chanson plutôt rigolote et entraînante. Mais la prof en moi se hérisse (oui, toujours une histoire de poils) à chaque fois qu'elle entend les paroles.

Imaginons David. Elève qui ne fiche rien depuis sa prime enfance, pour qui le travail scolaire est une corvée. Les parents, pour moultes raisons, ont abandonné depuis longtemps, en admettant qu'ils aient un jour essayé. David, donc, n'a la moyenne en rien. Pas un point fort, l'école l'ennuie et ses profs en plus ne cessent de lui seriner sur tous les tons que s'il ne travaille pas un minimum, il ne pourra pas trouver d'apprentissage. Et voilà, ô révélation, que passe à la radio, sur sa mélodie sautillante et optimiste, cet hymne au rienfoutisme. Petit commentaire de texte:

"Si t'as la moyenne en rien

Tu pourras faire condé

Ou pourquoi pas musicien"

Bien. Illumination!! David pourra devenir flic. Oui, parce que tout le monde sait ça, les policiers, ils n'ont pas de diplômes. Pas de cerveau non plus. Je les laisse apprécier cette phrase à sa juste valeur. Musicien? Oui, mais bon, peut-être en musique contemporaine alors, parce que David, il ne sait presque pas lire les mots, alors imaginez les notes. A mon avis, ce vers, il vient des auteurs qui n'avaient certainement pas des moyennes mirobolantes... mais ils ont eu de la chance, des rencontres... ça arrive à une personne sur combien, ça, hum?

Continuons.

"Si t'as la moyenne en rien

Tu pourras dominer

Car les hommes sont des chiens

Qu'on tient par le collier."

Aaaaah! David pourra donc devenir dictateur! Mais oui! En voilà une bonne idée! Effectivement, les dictateurs les plus connus étaient loin d'être des génies. Pensons à Adolf H., recalé de son école d'art, Joseph S. dont l'illettrisme est de notoriété publique... et tant d'autres. Voilà un conseil judicieux! Sois faible partout, sois mauvais, mon petit, et tu pourras tenir l'humanité en laisse. D'ailleurs, dans la chanson, c'est sa maman qui lui donne ce conseil: "Tu seras un dictateur, mon fils." Voilà qui est judicieux!

Par ailleurs, nous découvrons l'innombrable quantité de professions que l'on peut exercer quand "on n'a la moyenne en rien": curé, magicien, homme politique... Mais ma préférée c'est: "La vie c'est comme un tractopelle...pas besoin de permis". Passons outre la métaphore plus qu'originale, pour en venir à notre David. Ca y est! Il va piloter des tractopelles! Même pas besoin de permis! Gé-nial. Sauf que, quand on regarde un tableau de bord de tractopelle, bizarrement, l'idée peut venir à l'esprit que ce n'est pas aussi facile que le pilotage de trottinette... J'imagine aussi, tous les conducteurs d'engins qui vont être ravis de découvrir que n'importe quel idiot peut piloter n'importe quel véhicule sur l'autoroute.

"Si t'as la moyenne en rien

Tu peux te faire élire

Même si ça ne sert à rien,

C'est mieux que le vol à la tire."

Alors oui, évidemment, les politiciens sont tous des pourris. Se faire élire ne sert à rien, hein, mais on peut le faire quand même (merci pour les électeurs... un peu de franchise, au moins. David n'ira jamais voter, puisqu'on lui dit que c'est inutile, mais c'est toujours mieux que d'être pickpocket.)

Tout de même, comme je n'ai rien contre les auteurs de cette chanson, je me dois d'ajouter qu'il y a une morale:

"Si t'es économe, que tu fais pas de bruit,

Si t'es dans la norme, que tu restes assis,

Si t'as des carences et pense être maudit

Rends-toi à l'évidence

Tu peux réussir ta vie."

Ah, me direz-vous, voilà, enfin du positif, on nous dit qu'on peut réussir envers et contre tout. Oui, mais. Je sais. Rabat-joie. Ca a sans doute fonctionné pour les interprètes de cette chanson, qui savaient chanter et faire de la musique, qui ont rencontré les bonnes personnes au bon moment. Mais là, on est en train de raconter à David, que s'il continue à ne rien faire, à "rester assis", il va "faire des étincelles". Peut-être, oui. Mais la prof que je suis, qui est la première à encourager ses élèves, trouve que vendre du rêve à ces enfants, dans un monde comme le nôtre, raconter qu'on peut faire tout ce qu'on veut (rappel: prêtre, policier, élu, conducteur d'engins) sans diplôme et sans se remuer un minimum les fesses, c'est un mensonge patenté.

Allez, sans rancune, même si elle me fait bondir, elle est quand même bien sympa, cette chanson;

Vanessa Paradis & Benjamin Biolay, Pas besoin de permis, Paris, Zénith, 3 juillet 2014

 

 

6 novembre 2014

Une renaissance

Chers amis qui ici passez,

voilà, voilà...3 ans après l'arrêt de cette folle aventure qu'était mon premier blog, j'ai décidé de retenter l'expérience. Une expérience différente, cependant, tout simplement parce que j'ai mûri et évolué, que mes sources d'inspiration ne sont plus forcément les mêmes. Ce qui reste? Mon amour des mots, mon plaisir d'écrire, mon vieux rêve à peine dissimulé de me lancer un jour, peut-être, dans l'écriture de quelque chose qui sorte du monde virtuel de l'internet pour gagner le monde réel du papier.

Ce premier post ne vous fera ni rire ni pleurer, je le crains, car il a pour seul but de présenter mon nouveau projet, et de mettre les choses en place.

En premier lieu, l'apparence quelque peu fruste du lieu n'est, je l'espère, que provisoire... elle est amenée à évoluer vers quelque chose de plus abouti et de plus esthétique!

Le nom du blog a changé... parce que mes objectifs ont changé. Il faut bien reconnaître que l'arrêt de mon précédent blog était en partie dû au fait que je me suis trouvée à court d'inspiration lorsque j'ai changé de lieu de travail. Je n'avais plus suffisamment de matière pour écrire aussi régulièrement que je l'aurais souhaité. Ainsi, j'ai décidé d'orienter ce nouveau blog autour de trois thèmes différents que vous trouverez dans les catégories ci-contrre. Une partie restera consacrée à mon métier de prof, source inépuisable d'anecdotes. Une autre partie aura pour objet mes billets d'humour et d'humeur, qui germent régulièrement dans mon esprit sans réellement trouver de place pour n'être autre chose que des idées. On y trouvera un peu de tout, en fonction de l'inspiration du moment. Une dernière catégorie sera consacrée à la cuisine, pour la simple raison qu'il m'a souvent été demandé de créer un blog culinaire, qui ne suffisait cependant pas à assouvir mes ambitions littéraires.

Voici pour le projet.

Concernant mon ancien blog, que j'avais entièrement fermé au public, je l'ai rouvert, afin que les textes dont je suis assez fière revivent... il est consultable (lien à droite), en revanche, il est bel et bien fermé et j'ai donc bloqué les commentaires. J'y ferai sans doute référence de temps à autre.

Tout est dit, il ne me reste maintenant plus qu'à faire vivre ce lieu, et à recommencer à me faire plaisir en écrivant ce que bon me semble!

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